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lundi, 21 novembre 2011

Gagnant du concours "Dernière nouvelles de la mer"

Merci à tous d'avoir participé au concours "Dernières nouvelles de la mer". Voici le nom du gagnant tiré au sort parmi les commentaires reçus. Il/elle recevra 4 billets pour le spectacle "Dernières nouvelles de la mer" produit par la Compagnie Et demain, en association avec l'association Bloom:

  • Bedin

Vous serez contacté très prochainement par mail pour recevoir vos places!

 

Et bientôt en décembre... un concours spécial Noël avec notamment un massage Golden prestige Kitao d'une valeur de 140 € à gagner. Surveillez le blog!

mercredi, 02 novembre 2011

Sauvegarder le savoir indigène en Amazonie

environnement,développement durable,indigènes,forêt,amazonie,éducation citoyenne

Suite à ma rencontre avec deux leaders indigènes brésiliens (lire "Le génocide silencieux des indigènes - Rencontre avec Haru et Ninawa"), j'avais promis de vous parler du projet d'Haru, qui souhaite créer un centre de recuperation des savoirs indigènes du peuple Pano.

 

Le contexte

Le peuple Kuntanawa, tout comme les nombreux autres peuples autochtones, vivait en harmonie avec la forêt jusqu'à la fièvre du caoutchoux en 1880 où des travailleurs du nord-est du Brésil envahirent en masse les territoires indigènes. Le conflit généré entraina la capture et l'asservissement de nombreux autochtones et ceux qui refusaient furent décimés. Les autres se sont vus interdire de parler leur langue, de perpétuer leurs coutumes, leurs croyances et leurs traditions. Ce peuple n'avait aucune existence officielle car le gouvernement considérait qu'il avait été exterminé.

 

Pourtant, le peuple Kuntanawa rassemble encore plusieurs centaines d'invididus et des milliers d'indigènes subsistent en Amazonie. Il est encore temps de rassembler les connaissances, les croyances et les savoirs traditionnels, dispersées parmis les anciens, pour l'enseigner aux enfants et renforcer leur identité en leur permettant de retrouver les racines de leur peuple tout en vivant en profonde harmonie avec la nature (en savoir plus sur le peuple Kuntanawa - site d'où la photo est extraite).

 

Le projet

Pour y parvenir, le projet consiste à construire une école traditionnelle pour les enfants, les jeunes et les adolescents (environ une centaine par an). Dotée d'une salle informatique et d'une bibliothèque, elle facilitera la recherche et centralisera les connaissances autochtones. Plusieurs activités sont prévues:

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jeudi, 27 octobre 2011

Le génocide silencieux des indigènes - Rencontre avec Haru et Ninawa

environnement,développement durable,forêt,peuples autochtones,indigènes,amazonie,brésilGénocide: extermination physique, intentionnelle, systématique et programmée d'un groupe ou d'une partie d'un groupe en raison de ses origines ethniques, religieuses ou sociales.


Moment exceptionnel et bouleversant qu'une rencontre avec Haru (ci-contre), leader politique et chef du peuple Kuntanawa et Ninawa (en bas à droite), leader spirituel de la tribu Kaxinawa dans la région de l'Acre, au nord du Brésil. Après s'être vu par le passé interdire de parler leurs langues et pratiquer leurs rituels, voyant leurs forêts rognées et saccagées, ces peuples ont voulu se réapproprier leurs cultures, souhaitant désormais faire reconnaître le savoir indigène, préserver leur identité et acquérir une autonomie – tout en sauvant la forêt et par là même, leur territoire.

 

Or, plus de 70% du peuple Kashinawa sont morts au contact des blancs et le savoir est désormais dispersé d'une tribu à l'autre. Il devient à présent crucial de collecter les connaissances préservées chez les uns et les autres pour recomposer le tableau complet. Pour y parvenir, Haru a lancé le mouvement "Corredor Pano" (le Pano est la langue d'usage), luttant pour la préservation et la promotion de la culture indigène, qui réunit désormais 13 tribus brésiliennes constituant environ 90% des quelques 20.000 indigènes de la région de l'Acre. L'objectif est d'étendre le mouvement aux 40 000 indigènes brésiliens, péruviens et boliviens, disséminées sur une surface de près de 100 millions d’hectares.

 

40.000… Soudainement, cela ressemble fort au combat de David contre Goliath… L'Etat du Brésil n'a en effet aucun intérêt à se montrer favorable à leur requête car la forêt représente une manne financière à court terme – les peuples indigènes étant perçus comme des gêneurs freinant leurs aspirations économiques.

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vendredi, 21 octobre 2011

J-226 avant Rio + 20

environnement,développement durable,gouvernance,biodiversité,politique,écologiePar mon blogueur invité, Romain Laventure, juriste en environnement

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On l’oublie souvent, mais les questions écologiques ont été placées au rang de préoccupations internationales dès 1972 lors de la "Déclaration de Stockholm", puis celle de Nairobi en 1982. Mais ce n’est vraiment qu’en 1992 que le cri d’alarme retentit avec la Déclaration de Rio, lors de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED), plus connue sous le nom de "Sommet de la Terre".

 

En 2002, soit 10 ans plus tard à Johannesburg, Jacques Chirac, alors Président de la République, commença ses propos par "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs". Il y faisait déjà le double constat de la destruction de la nature et de l’indifférence générale dans laquelle tout cela se produisait, alors que les catastrophes pourraient mettre en danger l’existence même de toute vie sur Terre.

 

Et 20 ans plus tard ?

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mardi, 11 octobre 2011

Les Bishnoïs (2ème partie): lutter contre le plastique

environnement,développement durable,déchet,plastique,inde
Khamu Ram collectant les plastiques, images extraites du
documentaire "Rajasthan, l'âme d'un prophète" - F. Vogel et B. Ségur

 

Suite de l'article "Les Bishnoïs (1ère partie): 525 ans d'éveil à l'écologie"

 

Comme je vous le décrivais hier, le respect de la nature, qu'il s'agisse de l'arbre ou de l'animal, est au coeur même de la philosophie et du mode de vie de la communauté Bishnoï - un engagement qui a marqué à jamais l'histoire indienne.

 

C'est en 1730 en effet que le Maharadjah de Jodhpur, qui souhaitait faire construire un nouveau palais, envoya une armée pour abattre les arbres des forêts avoisinantes. Or, celles-ci appartenaient aux Bishnoïs et, suivant leurs 29 préceptes (voir 1ère partie), il était interdit de les couper. L'une des villageoises, Amrita Devi, décida donc de s'enlacer au tronc et fut décapitée. Mais ses filles l'imitèrent, puis son mari et des habitants de villages alentours car ils pensaient que l'armée finirait par abandonner. 363 Bishnoïs périrent ainsi jusqu'à ce que le Maharadjah mit fin au carnage. Pour honorer leur courage, les terres des Bishnoïs devinrent sacrées et désormais, nul étranger à leur religion ne doit enfreindre les 29 règles.

 

Mais près de 300 ans plus tard, les Bishnoïs peinent à respecter la nature comme ils le voudraient. La menace arrive directement de nos sociétés de consommation (comme d'habitude...) et un mot résume à lui seul le fléau qui les accompagnent: le plastique.

 

Des morceaux de plastique envahissent les terres des Bishnoïs, s'accrochant aux arbres et jonchant le sol... Un homme, perçu comme exentrique par sa propre communauté, a pourtant décidé de lutter: Khamu Ram Bishnoï. Entre collecte du plastique et éducation de la population, sa détermination voit naître un nombre grandissant de soutiens. C'est ainsi qu'il a été amené à rencontrer la romancière Irène Frain et le photographe Franck Vogel. Tout a commencé par une expo photo dans le métro à Montparnasse (Paris), puis un documentaire (voir la 1ère partie de l'article) et un livre "La forêt des 29". Désormais, Franck prépare un projet de recyclage du plastique, inexistant dans cette région de l'Inde, pour transformer le plastique collecté. Une nouvelle expo photo est prévue à la station Luxembourg (Paris) courant novembre. Je tâche de vous tenir au courant!

 

Et savez-vous comment ce plastique est récupéré? Grâce à des poubelles en jute, montée sur des cerceaux métalliques (voir photo ci-dessus). Toute ressemblance avec nos poubelles de métro est normal... c'est en venant à Paris lors de l'inauguration de l'expo photo que Khamu Ram les a découvertes, reproduisant ainsi un modèle similaire très simple à mettre en place - en remplaçant le sac plastique par une toile de jute, nettement plus écolo.

 

Comme quoi, le Nord peut aider le Sud de la manière la plus inattendue possible... il ne reste plus qu'à s'inspirer des préceptes Bishnoïs dans nos modes de vie.

 

environnement,développement durable,déchet,plastique,inde
Irène Frain, Khamu Ram Bishnoï et Franck Vogel aux Ateliers de la Terre.

 

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lundi, 10 octobre 2011

Les Bishnoïs (1ère partie): 525 ans d'éveil à l'écologie

environnement,développement durable,nature,animaux,biodiversité,plastique,déchet

Il y a des rencontres qui vous bouleversent. J'évoquerai aujourd'hui celle avec Khamu Ram, représentant de la communauté Bishnoï. La semaine prochaine, je vous parlerai d'Huru et Ninawa, chefs indigènes du Brésil.

 

Imaginez un peuple qui mettrait tout en oeuvre pour vivre en harmonie avec la nature et le monde animal, sans être particulièrement isolé de nos civilisations modernes et des tentations de nos sociétés de consommation. Loin d'être un doux rêve, ce peuple a un nom: les Bishnoïs. Cette communauté, forte de 600 à 800.000 membres, vit au Rajasthan, au Nord-Ouest de l'Inde, dans le respect des 29 commandements des Bishnoïs édictés par Shri Guru JambhoJi en... 1485. Oui, il y a plus de 5 siècles. Mêlant écologie, respect d'autrui et propreté, ces préceptes sont époustouflants de modernisme, littéralement visionnaires. Jugez plutôt à la lecture des 29 règles Bishnoï (source: Wikipedia):

1. Observer une mise à l'écart de la mère et du nouveau-né pendant trente jours après l'accouchement (pour éviter des infections et à cause de l'éventuelle fatigue de la mère).
2. Ecarter la femme de toute activité pendant 5 jours lors du début de ses règles (pour ne pas la fatiguer et respecter une certaine hygiène).
3. Prendre un bain chaque matin.
4. Maintenir la propreté externe du corps et interne de l'esprit (par un comportement et des sentiments humbles, sans animosité, par la santoshi (satisfaction de ce que l'on a), etc.)
5. Prier deux fois par jour
6. Chanter l'arti (hymne au Seigneur) chaque soirée.
7. Offrir l'oblation (offrande) quotidienne au feu saint avec un cœur rempli de sentiments de bien-être pour tout être vivant, d'amour pour Mère Nature et le monde entier et de dévotion au Seigneur.
8. Employer l'eau filtrée, le lait et le bois de chauffage soigneusement nettoyé (pour éviter que des insectes soient tués ou brûlés).

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mardi, 27 septembre 2011

Les Ateliers de la Terre - Du ver de terre à l'Homme

environnement, développement durable, sea shepherd, gouvernance, entreprises, éducation citoyenne

Me voilà au milieu des Ateliers de la Terre à suivre les interventions de grands décideurs sur le futur du développement durable. Décideurs… n'est-ce pas supposer faire naître des décisions et donc, engendrer des actions? Pourquoi alors cette impression de déjà entendu depuis 20 ans?

 

Le discours d'introduction de Paul Watson, directeur de l'ONG Sea Shepherd Conservation Society démarre pourtant comme un cri d'alarme:

 

"L'humanité a très peu de mémoire et aucune capacité à se projeter dans le futur. Nous sommes une espèce stupide, écologiquement stupide, qui ne réalise pas que les vers de terre sont plus importants que les gens car ils peuvent se passer de nous – mais nous ne pouvons nous passer d'eux (…)."

 

Ma vie contre un ver de terre? Pourtant, aussi désagréable que cette idée puisse paraître aux oreilles du grand public, c'est la vérité. Nous ne sommes pas indispensables – n'en déplaise à la consultante surmédiatisée, Bettina Laville, qui s'est empressée de rectifier en précisant que l'homme était au moins aussi important que le ver de terre et surement plus.

 

Est-ce de l'arrogance ou de l'inconscience, toujours est-il que d'un point de vue biologique, la nature peut se passer de nous. Quant à notre place spirituelle où nous avons foi en notre différence (supériorité?) par rapport à cette même nature, il reste que si nous saccageons notre environnement, nous ne gagnerons qu'une chose: nous saccager nous même.

 

"La biosphère est entretenue par un équipage – mais nous ne sommes pas cet équipage, nous sommes les passagers. L'équipage est constitué de bactéries, d'insectes, de vers de terre… et en tant que passager, nous devrions préserver cet équipage. Si l'océan meurt, nous mourons."

 

L'inaction. Voilà bien le fléau de notre société. De Rio à Rio+20, quelle différence? Il serait bien hypocrite de décrier le manque d'engagement de ces grands décideurs déconnectés du terrain, défendant leurs intérêts financiers immédiats et leurs sièges électoraux. Qui ne s'est pas énervé après le citoyen lambda prié de changer un tantinet ses habitudes et qui refuse tout en bloc, ou après celui doté soudainement d'un petit pouvoir qui lui monte à la tête (de la présidence d'une commission locale à l'asso…).  "L'humanité n'a aucune capacité à se projeter dans le futur" disait Paul Watson. Ne serait-ce pas au fond le plus grand combat qui s'annonce pour l'Homme? Lorsqu'il comprendra la souffrance, la destruction, la violence qui peuvent être évitées en planifiant sur le long terme, peut-être pourrons-nous enfin vivre en harmonie – une harmonie pourtant à portée de main.

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